Emy Roeder (1890-1971)

Emy ROEDER (Würzburg 1890-01-30 / Mayence 1971-02-07)

sculpteur, dessinateur, enseignant

Emy Roeder a reçu sa première formation artistique (dessin et modelage) à partir de 1908 au Polytechnic Zentralverein Würzburg. En 1911, elle s'installe à Munich après la mort de son père. De 1913 à 1915, elle étudie avec le sculpteur Bernhard Hoetger à Darmstadt. En 1915, elle s'installe à Berlin, où elle s'établit en tant qu'artiste. Elle fait la connaissance de Rudolf Belling et de son futur mari Herbert Garbe (1888-1945), entre autres, ainsi que le travail de sculpteurs tels qu'Alexander Archipenko et Wilhelm Lehmbruck, et elle devient membre du groupe d'artistes Freie Secession. En 1918, elle rejoint la Sécession de Berlin et en 1919 le groupe Vereinigung der radicalen bildenden Künstler, le groupe révolutionnaire de novembre de Max Pechstein. Elle épousa Garbe le 20 janvier 1919. Ensemble, ils étaient amis avec les artistes expressionnistes Käthe Kollwitz, Ernst Barlach et Karl Schmidt-Rottluff. En 1920, elle reçoit le Preis der Preußische Akademie pour son œuvre Die Schwangere. De 1920 à 1925, Roeder étudie au Meisteratelier d'Hugo Lederer, qui vient d'être ouvert aux femmes, à la Preußische Akademie der Künste à Berlin.

En 1933, Garbe, qui avait entre-temps adhéré au NSDAP, reçoit la Villa-Massimo-Preis pour un séjour à Rome. Ensemble, ils quittent Berlin, mais Roeder ne retourne pas en Allemagne avec son mari en 1934 et ne reste qu'à Rome, Paris et la Bavière (en 1935, Roeder et Garbe divorcent). Elle a reçu le Villa-Romana-Preis en 1936 pour un séjour à Florence. En 1937, son œuvre Die Schwangere, précédemment primée, a été exposée à l'exposition Entartete Kunst à Munich et il lui a été interdit d'exposer ses gravures. Elle décide de ne pas retourner en Allemagne et de rester à Florence, où elle est épaulée par le directeur de la Villa Romana Hans Purrmann. En 1944, elle est internée par les Américains, mais libérée à nouveau après la médiation d'amis artistes. Elle a travaillé à Rome jusqu'en 1949, quand elle a été persuadée de retourner en Allemagne. La ville de Mayence lui a fourni une maison/un studio et l'a nommée professeur de sculpture à la Landeskunstschule Mainz.[1] En 1953, elle renonce à ce poste, mais elle reste à Mayence et s'y installe en tant qu'artiste libre. En 1955, Emy Roeder est invitée à participer à la documenta 1 à Kassel. Elle, comme Max Bill, Wilhelm Loth et Herbert Volwahsen, a soumis un projet pour le Georg-Büchner-Denkmal à Darmstadt en 1955, mais n'a pas été choisie. Son travail était dominé par les thèmes de la figure féminine, de la mère et de l'enfant et des animaux dans les matériaux bois et bronze. Elle est devenue connue pour ses portraits (de, entre autres, Gustav Seitz et Karl Schmidt-Rottluff) et ses sculptures.[2] En 1966, Roeder a reçu le Großer Kulturpreis der Stadt Würzburg pour l'ensemble de son œuvre.

Emy Roeder est décédée en 1971 et a été enterrée dans le lot familial à Hauptfriedhof Würzburg. Son propre travail et celui d'autres artistes (dont Erich Heckel) sont exposés au Museum im Kulturspeicher de Würzburg[3].

En 1979, un prix culturel nommé d'après Emy Roeder a été créé par l'État de Rhénanie-Palatinat et le Kunstverein Ludwigshafen am Rhein pour les jeunes artistes jusqu'à l'âge de 35 ans, le Junge Rheinland-Pfälzer Künstlerinnen und Künstler - Emy Roeder Preis (Emy-Roeder -Preis).